Mellyan ne savait lesquelles choisir, les tulipes bleues qui allaient si bien avec la cascade derrière sa maison, ou les roses encore en bouton. L’heure passait et elle devait se mettre en route, elle avait rendez vous avec Gârath, un ourouk-hai qui devait mourir cette nuit. Souriante, elle finie son bouquet et le posa sur la fenêtre, recula et regarda ce qu’il donnait avec l’eau qui s’écoulait de la falaise. Sa maison était petite, mais elle adorait son jardin et y passait plus de temps qu’entre les quatre murs de la bâtisse d’ailleurs.
Le facteur passa, Mellyan pris des nouvelles du quartier. Celui-ci discuta un moment, souriant à cette jeune fille qui paraissait toujours pressée, même lorsqu’elle parle, on a l’impression qu’il y a plus de mots dans sa bouche qu’il n’en sort finalement. Mais avec ses taches de rousseurs et son rire communicatif, il prenait toujours le temps de lui raconter les dernières histoires du coin.
Ses affaires étant prêtes elle pris la route.
Connaissant les raccourcis pour se rendre au rendez vous, elle arriva de bonne heure devant le camp. Celui ci était un fortin de bois construit néanmoins solidement et apparemment destiné à soutenir des actions dans la durée. Des brèches inexploitables par une armée ne l’étaient pas pour une fille agile et discrète, ce fut ainsi qu’elle entra dans la place forte.
La taille des casernements et les chenils de ouargues ne laissaient pas de doute, une forte armée de gobelins était présente et allait encore grossir vu les tentes rudimentaires en cours de montage. L’activité était grande, un évènement se préparait, rien de réjouissant de la part de ces créatures.
Emmitouflée dans sa cape et bondissant d’un buisson à un rocher, personne ne prêta attention à une ombre parmi les ombres que le soleil allongeait en se couchant.
Par ce chemin, il lui était nécessaire de passer à proximité des chenils pour s’approcher des tentes de commandement, la ruse de ces méchants loups pouvait la révéler bien trop tôt. Aussi attendit elle l’heure du repas pour s’en approcher, l’affolement des bêtes passa pour l’excitation du repas.
Trop en avance elle fut déçue, mais pas étonnée, de ne pas trouver de fleurs pour passer le temps. L’attente fut longue…jusqu’à ce qu’un ourouk-hai de forte stature et au comportement assuré passa d’une tente à une autre. Il correspondait à la description avec son oreille manquante et ses deux épées l’une a crochet, l’autre courbe et dentelée.
S’approchant par derrière elle avisa un bosquet de noisetiers parfait pour une embuscade. En revanche un gobelin s’y trouvait, il égorgeait un porcelet afin de le dévorer en solitaire. Ce dernier avait déjà la gorge tranchée, le gobelin le tenait fermement contre lui tandis que le sang coulait. Le gobelin avait maintenant du sang jusqu’aux chevilles, sortant de sa torpeur il s’étonna de la quantité de sang contenue dans un si petit cochon, mais déjà il tombait dans un sommeil sans fin. Retirant sa dague, Mellyan l’essuya, et fut satisfaite de cet échauffement en finesse avant le grand rendez vous.
S’approchant de la tente elle tâtonna la toile jusqu’à trouver un meuble pouvant la dissimulée. Pratiquant une ouverture, elle s’assura être bien cachée, mais ne put qu’avancer la moitié de son corps.
L’intérieur empestait le sang, la sueur et toutes ces humeurs qui restaient bien trop longtemps sur le corps de ces créatures. La tente regorgeait de nourriture, issus de pillages et un peu de chasse. Une voix criait et une main tapait sur du bois. S’étirant elle aperçu sa cible, rugissant et montrant des plans et cartes très rudimentaires.
D’un poing rageur l’ourouk les passa dans sa ceinture et se dirigea vers la sortie. Le temps d’attendre était dépassé. Précipitamment, Mellyan fit le tour de la tente, attendit que Gârath sorte et d’une main experte déroba les plans.
D’un même mouvement elle se replia vers les noisetiers éparpillant les feuilles sur son passage, fourrant le reste parmi les branchages. Le vent ne soufflait pas dans le bon sens, mais elle comptait sur la stupidité de sa cible et aussi sur sa chance, parfois il faut savoir s’en remettre à elle.
Mais Gârath continua sans se rendre compte de sa perte, ce fut un autre ourouk-hai qui découvrit les feuilles et les ramassa jusqu’aux noisetiers, se pencha pour ramasser la dernière feuille… et reçu un magistrale coup de masse sur la tête, se relevant Mellyan lui ouvrit le ventre, l’aveugla, passa dans son dos et le poussa dans les buissons. Sautant à sa suite, dague vers le bas et le poids du corps dessus, elle l’enfonça trop profondément pour la récupérer. L’ourouk se relevait déjà, bestiale force portant une chétive rouquine sur les épaules. La masse fit son œuvre et en plusieurs coups réduisit en bouillie le crane. C’était comme un œuf pensa Mallyan mais un œuf bien vieux.
Discrètement elle remis en place les feuilles… et retourna attendre dans les buissons. Au bout de dix minutes, Mellyan, qui n’avait pas pour habitude d’attendre à coté de ses victimes, nota que les estomacs et les têtes ouvertes dégageaient des odeurs bien pires que les naturelles. Et décida de faire plus attention la prochaine fois sur la localisation de ses coups.
Gârath paru soudain, d’attitude furieuse il repéra et ramassa les feuilles éparpillées. Arrivant aux noisetiers il fit le tour pour ramasser les dernières feuilles et reçu un coup terrible dans le bas du dos. Hurlant il dégaina ses épées et fit un tourbillon tout autour de lui, Mellyan qui s’était éloignait, riait :
- « Tes mouvements sont grotesques, fais attention ou tu chuteras »
- « je vais te tuer » répondit il simplement.
Mellyan souriait, son premier coup paraissait invisible, mais elle savait que sa précision avait déjà déclenché une hémorragie interne.
Rusant, sautant, riant, tournoyant, Mellyan portait des coups nombreux mais les blessures étaient peu profondes, l’ourouk-hai gagna en confiance tandis que sa colère montait face à ce moustique turbulent.
-« Tu aurais du avoir les mains palmées, a patauger ainsi dans les airs, crois tu t’envoler ? Es tu sur de l’endroit ou tu crois me trouver ? est ce bien moi que tu vises ? veux tu commencer le combat ? Fais tu le concours de grimace ou un duel ? as-tu toujours cette expression niaise ? Parlerais-je trop vite ? »
Gârath était hystérique, le moindre de ses coups serait mortel, Mellyan le savait mais ne cessait de sourire, effrontée elle passa entre les lames, se retrouva visage contre visage, riant aux éclats elle lui cracha dans les yeux, fit un bond en arrière et échappa à l’étreinte mortelle. Gârath hurla aux cieux, d’un cri que nul dans le camps ne put ignorer, d’une colère sans nom il se ramassa pour charger. Coupant son élan Mellyan se détendit, ce fut comme un éclair argenté et déjà Mellyan retrouvait sa position, en garde. Gârath chargea, le sang giclant de sa poitrine ouverte, arrosant les feuilles autour de lui. Sur la défensive Mellyan l’encourageait, mais reculait indubitablement, le temps était compté avant que les renforts arrivent. Enfin Gârath tomba à genoux, il se rendit seulement compte à ce moment que sa vie s’échappait à gros bouillons rouges, il leva les yeux sur Mellyan. Elle le toisait d’un regard d’acier, une implacable froideur sur le visage. Gârath comprit alors que quand Mellyan traite avec le mal, elle ne rigole pas.
De retour chez elle, les roses commençaient à s’ouvrir. Souriante, Mellyan décida de faire un autre bouquet.
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Bonjour, a mon tour de me présenter.
En commençant par l'état civil....J'ai 33 ans et habites près de Metz en moselle. Marié avec un enfant.
J'ai commencé le JDR (sur table mais aussi le wargames et jeux de plateau (spacehulk, warhammer...) il y a de cela une vingtaine d'années et jusqu'a 2 ans je jouais toutes les semaines, principalement en tant que MJ. Mais la vie et l'arrivée d'un enfant me laissant peu de temps, je me suis rabattu sur les mmo.
Je joue sur Lotro depuis deux ans. Je viens de wow, ou j'ai passé quelques années, disons assez pour avoir vu l'ouverture des portes d'Ahn Kiraj. Et j'ai beaucoup parcouru les terres du milieu avec quelques amis, solitaires comme moi.