L'histoire de Cadelwen

Lorsque Cadelwen sortit de la tente, elle le fit sans aucun bruit. Puis elle se retourna vers le pan de tissu qui n'avait même pas frémi et ne put retenir une grimace en entrapercevant le corps bedonnant qui y ronflait. D'un geste machinal, sans même sans rendre compte, elle frotta ses vêtements pour en faire tomber une poussière imperceptible et vérifia à ses côtés la présence de ses lames. Précaution bien inutile; elle sentait contre sa peau le contact rassurant de l'acier nain, mais la prudence n'était jamais de trop. Elle marcha dans des cendres froides et se dirigea vers un grand chêne un peu plus loin. Un cheval y était attaché. Lorsqu'il la vit il fit mine de hennir et commença à tirer sur sa longe, mais elle attrapa une pomme dans sa besace et l'animal oublia bien vite ses envies de révolte. Ce n'était pas une bête de compétition, mais il ferait l'affaire pour le moment. Tout en lui caressant le flanc d'une main, elle le détacha et commença à l'attirer sur le petit sentier de terre. Il serait bien temps plus tard d'inspecter le contenu des sacoches de selle ; derrière elle elle entendit le propriétaire se lever bruyamment et eut un reniflement de mépris. Avant qu'il ait eu le temps de s'extraire de la tente, elle s'éloignait déjà dans un nuage de poussière.

Elle fit galoper sa nouvelle monture un petit moment, juste pour le plaisir de sentir le vent dans ses cheveux courts, à pied sa victime ne risquait pas de la rattraper de sitôt. Sentant le cheval commencer à transpirer sous ses jambes, elle le fit passer au trot et maintint cette allure pendant que le jour se levait. Quand autour d'elle, dans la forêt, la vie commença à reprendre ses droits, elle s'accorda une pause et en profita pour faire l'inventaire de ses nouvelles acquisitions. Rien d'extraordinaire, mais elle ne s'y était pas attendu. Bon d'accord, peut-être avait-elle espéré tomber sur un quelconque objet de valeur, mais après tout cette nourriture et une couverture chaude lui serait plus utile que des pierres précieuses. Distraitement elle fit le tri, laissa de côté les vêtements abimés et rangea les autres en se promettant mentalement de bien les nettoyer avant de les enfiler. Elle en profita également pour jeter un œil à ce qu'il restait de sa bourse, le constat ne fut pas beaucoup plus flamboyant. Peut-être devrait-elle se diriger vers le village le plus proche et essayer de vendre ses services. Mais elle ne s'inquiétait pas outre mesure, elle avait déjà vécu des instant plus durs.

Les pavés sous ses pieds avaient parfois paru se dérober mais elle avait toujours continué d'avancer, mue par une force silencieuse. Elle ne s'était jamais demandé si la vie qu'elle avait choisie était la meilleure ou la plus facile, c'était simplement la seule qui lui convenait. Ses lames pour seuls compagnes lui avaient permis de se sortir de tous les mauvais coups du destin. Parfois elle enviait ceux qui savaient qu'au bout du chemin les attendait un foyer heureux, mais elle n'était pas de ceux-là, elle aimait trop sa liberté. Elle avait des amis, éparpillés aux quatre coins de la Terre du Milieu et pour un temps elle pouvait être heureuse en n'importe quel endroit, jusqu'à ce que la grande route l'appelle de nouveau.

En remettant toutes ses possessions dans son sac elle lança un clin d'œil moqueur à la jeune fille blonde qui l'observait dans un coin de miroir. Sans être coquette elle savait qu'elle pouvait facilement attirer les hommes, et même plus avenants que le précédent propriétaire du cheval, mais elle ne se souciait pas vraiment de son apparence.

C'est assez étrange. Il y a peu de temps, Chez notre ami Prosper (à Bree pour ceux qui ne savant pas encore cela), un homme bedonnant est arrivé en furie, dans son auberge, expliquant qu'une bande de grosses brutes, au nombre au minimum, selon ses dires de 10, lui avait pris son cheval. Bon toujours selon lui, il s'était battu de toute ses forces et avec courage.
Bon son timbre de voix me faisait déjà dire qu'il mentait comme un arracheur de dents. Et voilà que votre histoire confirme surement la chose.
Il n'empeche que la question se pose, etes vous là seulement pour subtilier les choses, les animaux, l'argent ... ou vous etes sur les chemins à la recherche d'autres choses?
en fait vous intriguez légèrement le nain que je suis.

Je ne vois pas en quoi vous trouvez son comportement intriguant?

*laisse distraitement errer ses mains dans les poches des autres*



Au moins elle aime les bêtes et sait se comporter avec elles, ce ne peut pas être une mauvaise personne.

*Fait un rapide clin d'oeil à Mellyan* Ma chère vous savez hommes ou bêtes c'est parfois un peu la même chose.

*Puis elle se tourne vers le nain au regard intrigué et le salue d'une rapide inclinaison de la tête* Vous pouvez être rassuré quant à vos possessions, je ne prends que ce dont j'ai besoin et en ce moment ce que j'ai me suffit. Ce que je recherche ? Je ne suis en quête de rien, je ne fuis rien non plus (si tel était le sens caché de votre question), je n'ai rien à cacher, ni même à offrir. Ne connaissez-vous pas l'ivresse d'être seul maître de son destin, de pouvoir suivre le vent si cela vous chante et pour cela n'avoir de compte à rendre à personne ? Voilà tout ce qui m'attire.
Peut-être ici trouverai-je un foyer pour un temps et sachez que je ne vole jamais mes amis. * sourit de manière un peu... étrange*

Mes lames seront les votres pendant mon escale parmi vous, mais n'oubliez pas qu'au fond elles ne commandent qu'à moi.

Vous touchez un point sensible de mon existence, sans le faire exprès de plus, la recherche d'être seul maitre de mon destin ? Ha la la vous savez ce que j'ai fait pour cela?? J'ai quitté mon royaume, j'ai abandonné mon titre de Roi dans une contrée très éloignée d'ici, tout ça pour l'ivresse d'être le seul maître à bord. Oui j'ai abdiqué pour cela. Et il ne se passe pas un jour où je me demande si cette décision ne fait pas de moi un lâche.
Mais bon, certains des miens m'ont retrouvé et espèrent que je change de décision... bref ceci est mon histoire.
Etrange que je parle de cela à une inconnue. Comme quoi nous avons peut être des choses à partager (pas mes poches bien sur).

Majesté ! * fait une révérence qui aurait presque pu être acceptable si elle n'avait été ponctué d'un grand éclat de rire, assez peu féminin il faut bien l'avouer*

Excusez-moi, je ne voulais pas me moquer... Je ne m'attendais pas à croiser un jour sur mon chemin un roi, et qui plus est un roi qui se serait volontairement détrôné.
*son air se fait sérieux un instant*
Je ne sais si j'aurai pu abandonner un trône sans regret, ce doit être agréable d'avoir le respect et la reconnaissance de tous, sans parler de tant de richesses... J'ai côtoyé des nobles d'assez près mais ma place ne s'y trouve pas. Mais vous deviez avoir vos raisons et je ne suis pas ici pour les juger.

Mais dites-moi, à quelle heure est servie la boisson par ici ?

Il n'y a pas d'heure, sauf quand je fais le ménage. A moins que vous ne restiez en terrasse.

Vous avez une préférence? Vous me plaisez je vous offre le premier verre! Pourquoi? parce que.

*Mellyan regarde son alambic fumer, et juge qu'il est encore trop tôt pour tester sa recette améliorée*

Une cervoise aromatisée aux fruits de la saison peut être?

Ce sera parfait, même si je ne suis pas difficile en boisson c'est toujours agréable de boire un bon verre. Et quand il est offert c'est encore mieux !

*enlève sa cape et l'installe sur le dossier de sa chaise*

Je crois que je vais bien me plaire par ici.